Au-delà de cinq verres d’alcool par semaine, votre espérance de vie se réduit
Boire est aussi dangereux que fumer, et boire plus de cinq verres d’alcool en une semaine suffit à réduire votre espérance de vie, avance une nouvelle étude publiée par la revue scientifique médicale britannique The Lancet.
Le verdict est d’assez mauvais augure pour le traditionnel et quotidien verre de rouge du déjeuner, mais les risques sont réels. Au-delà de cinq pintes de bière à 5 degrés ou cinq verres de vin de 175ml à 13 degrés, les chances d’avoir un accident vasculaire cérébral, de faire un anévrisme ou de souffrir d’insuffisance cardiaque augmentent.
15 minutes de vie par verre supplémentaire
Les auteurs de l’étude ont calculé qu’à dix verres par semaine, un buveur régulier de 40 ans perdait deux ans d’espérances de vie, soit un vingtième de celle qui lui reste, et quinze minutes de vie retirée pour chaque verre venant après le cinquième.
Avantages et désavantages restent à l’appréciation des consommateurs. Des études antérieures ont déjà avancé que la consommation d’alcool réduisait les chances de faire une crise cardiaque non-mortelle. Elle augmente pourtant celles de souffrir d’autres maladies cardiovasculaires.
«Cette étude montre clairement que dans l’ensemble, la consommation d’alcool ne présente aucun avantage pour la santé», déclarait Tim Chico, professeur de médecine cardiovasculaire à l’université de Sheffield, en Angleterre.
Les statistiques fournies par l’étude s’appuient sur près de 600.000 buveurs sans antécédents de maladies cardio-vasculaires, dont les données étaient présentées dans 83 études précédentes menées à travers 19 pays différents. La moitié des participants consommait plus de 100g par semaine (cinq ou six verres), et 8,4% plus de 350g. À partir de ce seuil, l’espérance de vie peut être entamée de quatre à cinq ans.
Des règlementations généreuses
L’étude remet fortement en cause les recommandations anglaises sur la consommation d’alcool, qui justifient jusqu’à six verres par semaines. En France, le ministère de la Santé recommande de ne pas dépasser les deux verres par jour pour les femmes, et trois verres pour les hommes.
Jeremy Pearson, directeur médical associé à la British Heart Foundation qui a contribué à financer l’étude la qualifie de «d’appel sérieux à se réveiller pour de nombreux pays».
Si des recommandations trop strictes risquent d’être difficiles à admettre pour les États face aux industries de l’alcool, les auteurs de l’étude espèrent pouvoir contribuer à nourrir un débat de santé publique.
Siteweb : www.slate.fr Repéré par Léa Polverini — — mis à jour le 13 avril 2018 à 18h22