Cannabis, l’étude choc : la déplaisante vérité sur les effets de la consommation récurrente de pétards
Une étude (conduite sur 20 ans) sur les effets de la consommation à long terme du cannabis a été récemment publiée par le Professor Wayne Hall, conseiller sur ces questions à l’OMS. Les résultats publiés révèlent notamment que le cannabis serait très addictif, provoquerait des problèmes de santé mentales et ouvrirait la porte à des drogues dures. Ne contredisent-ils pas ainsi l’argument selon lequel la consommation de cannabis serait inoffensive ? Qu’en est-il dans les faits ?
Nous n’avons pas tous les éléments méthodologiques de l’étude du Pr Wayne Hall, mais, au-delà des leurs formulations « choc » trop simplistes, les conclusions que vous rapportez ne font que confirmer ce que l’on sait déjà : une consommation intensive de cannabis qui commence tôt à l’adolescence et se prolonge des années augmente tous les risques de ce produit.
Mais cela est valable pour tous les produits psychoactifs, y compris le tabac et l’alcool : plus on commence tôt, plus la consommation est répétée, et plus les risques d’addiction et les risques propres au produit sont aggravés. Le cannabis est un produit psycho actif qui est généralement consommé par des jeunes qui inhalent la fumée de combustion. Ces deux éléments donnent immédiatement une idée des principaux risques qui lui sont liés : les effets psychiques et les effets toxiques pulmonaires à long terme (d’autant plus quand il est consommé avec du tabac).
Quels sont les effets (physiologiques, psychologiques et psychiques) d’une consommation prolongée et à long terme du cannabis ?
La consommation prolongée de cannabis perturbe particulièrement les fonctions cognitives, l’apprentissage et la mémoire, la perception de l’environnement, les motivations, la coordination motrice et la sensibilité douloureuse. Chez l’adolescent, l’usage régulier de cannabis entraîne des troubles cognitifs et un risque de désinvestissement plus ou moins global de ses activités sociales, familiales et scolaires. Des études ont montré l’influence particulièrement néfaste de la consommation durant cette période de l’adolescence où le cerveau est encore en phase de maturation. Ceci est particulièrement vrai pour des fortes consommations de cannabis avant 15 ans (Arseneault, 2002). Les perturbations concernent avant tout la mémoire dite « à court terme », les autres fonctions étant conservées (NHTSA, 2000).