Connaissez-vous le Centre d’Addictologie de CHOLET ?
Au nom de l’association, Jacques Rouet ’intervient à l’hôpital de Cholet depuis plus de dix ans, dans un centre dont la réputation n’est plus à faire. La satisfaction de pouvoir apporter une aide, si minime soit-elle, à toutes ces personnes en recherche de stabilité, est motivante. Cette aide, bien évidemment, est basée sur les aspects personnels de sa dépendance passée et aussi sur les moyens divers et nombreux de pouvoir faire face et de parvenir à se libérer.
Vie Libre
Cadre de son intervention
Deux personnes (d’associations différentes) interviennent, chaque lundi, apportant leur témoignage personnel, durant un quart d’heure environ. Ces témoignages suscitent de nombreuses questions bien ciblées. Viennent ensuite les réponses aux questions établies par les curistes la veille de la rencontre et inscrites sur un tableau. Chaque curiste peut intervenir, questionner, donner sa situation et essayer de trouver les bonnes pistes pour l’avenir proche. Je ne cacherai pas mon sentiment de me sentir utile à des personnes en proie au doute et à la souffrance, comme j’ai pu, moi-même l’être par le passé. L’intervention dure environ deux heures.
Pour pouvoir renseigner au mieux les personnes en recherche de soins, je vous précise, ci-après, les principales données d’admission et de fonctionnement du Centre d’Addictologie de Cholet.
1. L’unité aujourd’hui
. Elle comporte 12 lits (4 chambres individuelles et 4 chambres doubles).
Durée du séjour : 13 pour les sevrages alcool et 20 jours pour les sevrages cannabis.
Deux médecins, une secrétaire, 9 infirmières, 1 psychologue à mi-temps, 1 assistante sociale à mi-temps, 4 agents des services hospitaliers, 1éducateur en activité physique adaptée.
. Une équipe de liaison (1 médecin à 50%, 1 IDE à temps plein et 1 secrétaire) qui intervient sur toutes les unités du Centre Hospitalier, à la demande.
. Une équipe de tabacologie : 1 médecin et une infirmière.
Tous sont soumis au secret professionnel.
2. L’admission
. Les demandes de soins peuvent être faites par le médecin traitant avec l’accord du patient mais aussi par le patient lui-même.
. L’entrée se programme et se prépare. Hospitalisation prévue le lundi. La personne confirme elle-même son admission le vendredi précédant l’entrée.
. Elle est accueillie par le médecin pour une connaissance de tous les problèmes en cours, au niveau santé, personnel, familial etc.
. Rappel des règles internes de vie.
. Les personnes présentes en hospitalisation sont mixtes.
3. Les objectifs du sevrage hospitalier
- . Assurer un sevrage physique en toute sécurité.
- . Accompagner la personne dans la prise de conscience de son problème de dépendance
- . Favoriser l’émergence d’un désir de changement et accompagner dans l’élaboration d’un projet de vie sans produit ou dans une envie de gestion des consommations.
- . Prise en compte de la dépendance tabagique.
4. Contenu du sevrage hospitalier
– Des temps en individuel : visite médicale quotidienne, sauf le dimanche, avec les infirmières, avec la psychologue sur demande du patient, avec l’assistante sociale pour les problèmes sociaux.
– Différents temps en groupe : apports théoriques sur les Alcoolopathies et dépendances, faits par les médecins, temps de réflexions et d’échanges, temps de témoignages par les associations, réunion diététique, temps d’activité sportive.
– Du travail écrit : pour favoriser la réflexion de la personne.
Il est remis un carnet de bord, un tableau ‘’Balance décisionnelle’’ et un exercice de dessin basé sur le ‘’problème ’’.
5. Prise en compte de la souffrance de l’entourage
– Une ‘’réunion entourage’’ est proposée 2 jeudis par trimestre, pour permettre à l’entourage du malade de déposer sa souffrance et de questionner.
– Un temps individuel avec une IDE peut être proposé à l’entourage pendant le séjour.
. L’hospitalisation n’est qu’une étape dans le cheminement de la personne.
. Le patient décide pour lui-même. L’équipe accompagne la personne dans son nouveau projet de vie.
6. Le sevrage cannabique
La durée du séjour est plus longue afin d’assurer et d’accompagner le sevrage dans les meilleures conditions. Il y a, comme pour l’alcool, une dépendance physique et, comme pour le tabac, une dépendance gestuelle. Les symptômes de manque débutent souvent 48 h. après l’arrêt des consommations. Des traitements sont donnés pour diminuer et apaiser ces symptômes. Il y a également beaucoup de soutien psychologique, pour débuter l’apprentissage d’une vie sans produit.
Les patients assistent aux réunions du programme alcool.
Une vidéo ‘’C’est pas sorcier‘’ sur le cannabis est programmée le 2ème jeudi, pour permettre aux patients de mieux comprendre le processus de dépendance, les effets du produit et les risques encourus. Elle est accompagnée d’un questionnaire d’auto-évaluation des habitudes de consommation et des effets sur la personne.
7. Soutien après l’hospitalisation
. Certaines personnes choisissent de poursuivre les soins en Soins de suite Spécialisés, dans différents centres et dans les Hôpitaux de jour comme les Euménides de Cholet
(ouvert 3 jours par semaine de 9h30 à 17h.)
. Les médecins de l’unité peuvent assurer un suivi en consultation après la sortie. Mais il y a aussi ALIA et les autres CSAPA, les médecins traitants et addictologues en cabinet.
. Les associations.
La re-consommation de produit n’est pas à envisager comme un échec.
Cette expérience permet aussi de de connaître davantage ses limites, d’apprendre de soi, afin de revenir à une vie sans produit ou à une consommation contrôlée. L’important, c’est de ne pas rester seul avec de la honte et de la culpabilité, mais de demander rapidement de l’aide…
Voilà donc un résumé de ce qui est proposé et de ce qui se fait à Cholet, à l’unité d’Addictologie. Personnellement, à chaque rencontre, je vois des gens motivés, soucieux de ce qu’ils vivent. Leur décision de faire ce premier pas en vue d’améliorer leur quotidien est très palpable. Ils savent que le chemin peut être encore long : se libérer d’une addiction peut demander du temps. Mais l’aide précieuse qu’ils reçoivent pendant leur période de sevrage, appuyée par des témoignages de personnes redevenues libres, est un atout précieux sur le chemin d’un mieux-être libérateur.