Consommation d’alcool… Pas d’effet zéro !
Un mythe s’effondre. En 2018, la revue médicale The Lancet publie une étude alarmante qui démontre que toute consommation d’alcool, même modérée, a un impact négatif sur la durée de vie en bonne santé. Entre usage et mésusage les repères changent… et il devient de plus en plus difficile de se situer.
Dans la mémoire collective, l’alcool est une source de plaisir et de convivialité avec laquelle notre société a tissé une histoire particulière. Les nouveaux repères de consommation doivent donc tenir compte à la fois du plaisir et des risques. C’est entre ces deux dimensions que des nouvelles recommandations ont été fixées, pour que chacun et chacune puisse boire en toute connaissance de cause.
La dépendance
La dépendance est directement liée à un effet de tolérance : l’organisme développe une certaine résistance à l’effet du produit consommé. Il fait barrage ! Pourquoi ? Parce qu’il sait que l’alcool est un produit nocif pour son homéostasie (l’équilibre de ses cellules).
Ainsi, pour continuer d’avoir les effets, le consommateur doit boire toujours plus. Cette tolérance implique une manifestation des symptômes de sevrage qui ont la particularité de provoquer des effets contraires à la substance.(Prof Zullino, 2016)
Le traitement de la dépendance consiste dans le sevrage et le maintien de l’abstinence à l’aide d’une thérapie médicamenteuse.
L’ addiction
L’addiction est un trouble du comportement qui résulte d’un apprentissage disfonctionnel. Dit plus simplement, le consommateur, en buvant quotidiennement ou très régulièrement, choisit la mauvaise filière d’apprentissage pour résoudre certaines situations de la vie.
Pour les spécialistes, l’addiction est le résultat d’un renforcement d’un comportement associé à la consommation d’un produit. On parle alors de comportements automatisés, associés à une consommation, sans qu’il y est une véritable décision consciente. Le consommateur ne s’en rend pas toujours compte. Les situations de vie où l’alcool est une solution se répètent. Il y a une perte de contrôle.
D’un point de vue neurochimique, Il semblerait que cela est associé à une activation du système dopaminergique. La personne va beaucoup s’investir dans sa conduite addictive au détriment des autres comportements, plus indispensables ou souhaités.
Le traitement de l’addiction consiste dans le renforcement des conduites alternatives, donc des conduites souhaitées à l’aide d’une psychothérapie.
Il s’agit de réapprendre à choisir, à prioriser, à opter pour des décisions conscientes, réfléchies, raisonnées à l’aide d’une psychothérapie. Concrètement, il faut changer de filière d’apprentissage !