L’Agence du médicament vient d’accorder une recommandation temporaire d’utilisation au baclofène, ce décontractant musculaire qui soigne la dépendance à l’alcool
.Forte de ses observations sur des patients alcooliques « dans la vraie vie », l’Agence du médicament va délivrer un puissant feu vert à la prescription de baclofène, ce relaxant musculaire administré à haute dose hors autorisation de mise sur le marché (AMM) pour soigner la dépendance à la boisson, a annoncé son directeur Dominique Maraninchi, lors d’un colloque à l’hôpital Cochin à Paris, lundi 3 juin. L’an dernier, l’Agence avait déjà rendu un avis favorable à ce traitement. Mais cette fois-ci, elle va plus loin encore, en accordant une recommandation temporaire d’utilisation dès la fin du mois de juin. Ce dispositif, créé en mai 2012, permet d’encadrer les prescriptions non conformes aux autorisations de mise sur le marché, mais ne peut excéder trois ans.
Deux études en cours
Deux études cliniques en double aveugle se font actuellement concurrence pour tester l’efficacité de la molécule et décrocher le Graal : une AMM pour l’indication de l’alcoolisme. Le laboratoire Ethypharm a lancé en octobre une évaluation sur 316 patients à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, baptisée Alpadir. L’essai Bacloville a lui démarré en avril 2012. Il est conduit par des médecins généralistes sur 304 personnes. Ce dernier remporte l’adhésion d’Aubes, importante association d’utilisateurs et de médecins prescripteurs. Elle reproche à Alpadir un protocole inadapté, avec des dosages bien trop faibles.