Le Baclofène, médicament contre l’alcoolisme, bientôt remboursé
Un arrêté instituant le remboursement du baclofène pour traiter la dépendance à l’alcool doit paraître « dans les prochains jours » selon le ministère de la Santé.
Commercialisé depuis 1975, le baclofène était déjà autorisé en neurologie – et remboursé – pour traiter des contractures musculaires, mais il était de plus en plus prescrit en dehors de cette indication, c’est-à-dire « hors autorisation de mise sur le marché (AMM) », pour traiter la dépendance à l’alcool. Plusieurs milliers de patients en reçoivent ainsi hors AMM.
Une aide au sevrage récemment autorisée
Depuis le 14 mars dernier, sa prescription est officiellement autorisée pour traiter l’alcoolisme dans le cadre d’une recommandation d’utilisation temporaire (RTU), valable trois ans, élaborée par l’agence du médicament ANSM.
Cette procédure temporaire autorise les médecins à prescrire ouvertement le médicament, dans l’attente de l’obtention d’une AMM, « après échec des autres traitements disponibles ».
Sont visés, l’aide au maintien de l’abstinence après sevrage chez des patients dépendants à l’alcool et la « réduction majeure de la consommation d’alcool jusqu’au niveau faible de consommation » chez des patients alcoolo-dépendants à haut risque.
Un médicament très encadré
Largement répandue, l’utilisation du baclofène dans le domaine de l’alcoolisme « n’était jusqu’à présent ni reconnue ni encadrée », avait souligné la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à l’occasion de l’octroi de cette « recommandation temporaire d’utilisation (RTU) qui offre aux médecins et aux patients un cadre d’utilisation sécurisé ».
L’enjeu de santé publique est majeur : l’abus d’alcool est responsable de 49 000 morts par an en France, selon une étude de l’Institut Gustave-Roussy, soit de l’ordre de 134 morts par jour.
(Article OUEST-FRANCE, 06/06/2014)