Prévention de l’alcoolisme à la MFR
Fabien Gravouille a la charge d’organiser les soirées des étudiants en alternance de la maison Familiale Rurale ‘MFR), détente, sport, prévention. Jeudi 15 octobre, Fabien a contacté l’association « VIE LIBRE » qui vient en aide aux personnes en difficulté avec l’alcool. Deux hommes, sevrés depuis 11 ans, ont joué le jeu des questions-réponses des 1° et 2° années de CAP. Florilège de ces échanges.
Comment avez-vous vu que vous étiez alcoolique ?
Ce n’est pas une question de quantité…Si vous en avez besoin tous les jours, c’est que c’est de l’alcoolisme ..on ne se rend pas compte qu’on tombe dans la dépendance. On s’isole dans l’alcool, on est exécrable quand on est en manque. Certains sont violents physiquement ou verbalement. Il y a les tremblements. On organise toute notre journée pour l’alcool : comment je vais boire ? on fait souffrir notre entourage. »
Quand est-ce que vous avez décidé d’arrêter ?
« L’alcool est un cercle vicieux. Je ne parle pas de l’alcool festif et occasionnel, mais quand on boit pour se sentir mieux, pour oublier ses problèmes, il n’y a que deux solutions : la mort ou la guérison. L’alcool épuise le corps et le mental. Et on dort mal ce qui épuise encore plus, et on s’enfonce encore plus dans la dépression, ce qui donne encore plus envie de boire et ainsi de suite. On se dégoute de ne pas pouvoir s’arrêter. Quand on boit, on n’a pas les idées claires, on est perdu. »
« Moi, c’est quand j’ai entendu mon fils dire à ma femme qu’il ne voulait plus que j’aille le chercher à l’école parce que j’avais bu et que j’ai dû mal parler à sa maîtresse d’école. On pense qu’on est bien mais non, on ne se rend pas compte. »
Comment vous vous en êtes sorti ?
« J’ai essayé plusieurs fois d’arrêter par moi-même, mais la seule chose qui a fonctionné avec moi, c’est la cure. Il y a différentes sortes de cure. Une semaine, trois, cinq, à six semaines. Mais avant la cure, il y a un sevrage ou les docteurs spécialistes en addiction nous donnent des cachets pour aider à aller mieux. Que ce soit pour la dépression ou pour le sevrage de la boisson. On apprend à dire non quand on nous propose un verre. Il y a des thérapies de groupe, on est entouré et aidé avec des outils comme la PNL (programmation neurolinguistique) On va là-bas pour se soigner et revenir plus fort »
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui ont une personne alcoolique dans leurs proches ?
« Surtout ne pas les rabaisser car plus ils se sentent mal, et plus ils vont se noyer dans l’alcool. Essayer d’aborder le sujet quand ils sont sobres, car quand ils ont bu, ça ne sert à rien. Il faut que la décision de se soigner vienne de la personne et qu’elle le fasse pour elle-même. Si la discussion n’est pas possible, vous pouvez écrire une lettre de ce que vous ressentez lorsque la personne boit et la déposer sur sa table de nuit »