Témoignage Gaël
Je m’appelle Gaël. J’ai 30 ans. J’ai commencé à boire à 17 ans lors de mes premières sorties avec mes copains et mes copines. J’ai très vite pris goût à l’alcool .On sortait et je me soûlais tous les week-end. Je buvais pour faire comme tout le monde, pour être mieux vu par les copains. A 20 ans, tous les midis, en sortant du travail, je passais au café pour boire. Je faisais comme les collègues de boulot. Je buvais de la bière en semaine et le week-end du whisky. Même des fois avant d’embaucher le matin, je m’arrêtais prendre une bière car je ressentais un manque. Je n’étais plus le même. J’étais devenu dépendant de l’alcool.
Il y a 8 ans, j’ai eu une grosse déception et là je m’alcoolisais même la semaine car je croyais que ça pouvait résoudre mes problèmes mais c’était de pire en pire. Je me droguais aussi. A cette époque-là j’étais encore chez mes parents. J’étais très violent quand je m’alcoolisais et me droguais.
En 2002, j’ai fait ma première cure au Crysalid à Luçon. Quand j’ai fait cette première cure, je n’étais pas très motivé. On m’y a un peu poussé. Un mois après ma sortie, j’ai rechuté. Là, je buvais tout le temps. Je me droguais… enfin la totale…
En 2003, j’ai pris ma décision de repartir en cure à Thouars pendant 4 semaines. Cette seconde cure, c’est moi qui ai voulu la faire. Là-bas ça été une réussite. Je voulais me séparer de ma famille pour bien me soigner et ça a marché. Je suis fier de moi car si on se bat, on gagne mais il faut toujours s’accrocher pour ne plus boire une goutte d’alcool.
Malheureusement au bout de 5 ans d’abstinence, j’ai rechuté car je pensais que je pouvais reboire un peu. Je suis jeune et pourquoi mes copains auraient-ils le droit de boire et pas moi? Je n’avais pas fait le deuil de l’alcool; c’était trop dur de me dire que plus jamais je ne devrais boire une goutte d’alcool. Je suis reparti pour une troisième cure, cette fois-ci à Royan où j’ai fait ce travail de deuil. Depuis un an ça va mieux. Je me bats et c’est un combat quotidien.
Depuis mon séjour à Royan, j’ai fais des sorties entre amis, en famille où je me suis retrouvé en contact avec l’alcool. Au début ça me faisait drôle mais maintenant j’ai pris l’habitude de faire la fête sans alcool et on s’amuse tout autant. Le comportement de mes proches a aussi changé ; lors des fêtes, il y a davantage de boissons sans alcool… Pour m’aider je suis suivi par un médecin alcoologue et je fais partie de l’association « Vie Libre ». Et pour moi c’est une deuxième famille. Je sais que mes amis de l’équipe sont là pour me soutenir; je me sens à l’aise pour discuter avec eux. L’association propose une réunion une fois par mois en petits groupes. On fait le point sur chacun de nous, sur ce qui va ou qui ne va pas. Si on a un coup de blues, on en parle. Par l’intermédiaire de Vie Libre, je suis intervenu sur une radio locale, en mars 2004, pour parler de mon problème avec l’alcool .Il m’arrive aussi d’intervenir dans des établissements scolaires. Par des témoignages comme le mien, je pense pouvoir aider d’autres personnes malades alcooliques. C’est aussi, à chaque fois, l’occasion pour moi d’avoir une pensée pour Bruno de vie libre, trop tôt disparu, et qui m’a tant aidé.
Maintenant je reconstruis ma vie avec ma femme. Cela fait 5 ans que je suis avec elle. Elle a su comprendre mon problème sans me juger. J’ai été très franc avec elle dès le départ. Elle m’aide beaucoup et elle m’accompagne aux réunions d’équipes Vie Libre.
Pour conclure j’aurais envie de vous dire que si vous avez des problèmes, l’alcool n’est pas la meilleure solution et que ce n’est pas parce que vous ne buvez pas que vous êtes des « naz ». L’alcool peut briser une vie