TÉMOIGNAGES. « Le plus lassant, c’est de devoir se justifier » : ces jeunes ont arrêté l’alcool
Alors que la consommation d’alcool reste habituelle dans la société, des jeunes adultes font aujourd’hui le choix de la sobriété. Cinq d’entre eux nous racontent.
Ouest-FranceAlexis BOISSELIER. Publié le 31/12/2023 à 07h15
Décembre 2021, Antoine a 24 ans. Il vit à Paris et comme chaque soir où presque il retrouve ses amis sur une terrasse pour boire « une pinte ou deux ». Ce professeur de piano consomme de l’alcool depuis l’adolescence. D’abord pendant les repas de famille, puis lors de week-ends de fêtes où il se « retourne la tête ». « Je buvais parfois beaucoup, beaucoup, comme le font plein de jeunes. » Mais ce soir-là, Antoine est fatigué. « Je ne profitais pas autant que je l’aurais voulu. J’ai donc décidé d’arrêter l’alcool. Net. »
Décembre 2021, Antoine a 24 ans. Il vit à Paris et comme chaque soir où presque il retrouve ses amis sur une terrasse pour boire « une pinte ou deux ». Ce professeur de piano consomme de l’alcool depuis l’adolescence. D’abord pendant les repas de famille, puis lors de week-ends de fêtes où il se « retourne la tête ». « Je buvais parfois beaucoup, beaucoup, comme le font plein de jeunes. » Mais ce soir-là, Antoine est fatigué. « Je ne profitais pas autant que je l’aurais voulu. J’ai donc décidé d’arrêter l’alcool. Net. »
Les jeunes boivent-ils moins ? Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, l’expérimentation de l’alcool a perdu 15 points (80 %) chez les jeunes âgés de 17 ans depuis le début du siècle.
Et parmi ceux qui ont déjà commencé l’alcool, plusieurs figures ont, ces derniers mois, décidé d’annoncer publiquement leur retour à la sobriété. C’est notamment le cas la présentatrice de Mouv’et militante féministe Anna Toumazoff, 27 ans, ou de l’illustratrice de BD Salomé Lahoche, 25 ans.Les nombreuses réactions que ces messages ont provoquées laissent penser qu’ils s’inscrivent dans un mouvement plus large. Nous avons donc interrogé quelques jeunes adultes qui ont choisi d’arrêter l’alcool pour qu’ils nous parlent de leur expérience
Anxiété et déprime
Lauren a 31 ans, elle est anglaise, vit à Paris depuis neuf ans et travaille dans l’évènementiel. En septembre dernier au travail, un collègue lui fait part de son envie d’arrêter de boire jusqu’à Noël. Un déclic pour Lauren qui décide d’en faire de même. « Je ne dirais pas que je buvais beaucoup mais pendant la semaine, je faisais des afterwork avec des collègues. C’était souvent un Spritz et deux bières. »
Sauf que cette consommation commençait à lui peser. « C’est peut-être en raison de l’âge mais le lendemain, au travail, j’avais l’impression de ne pas être au niveau. » Elle explique ressentir de « l’anxiété », voire « un peu de déprime le week-end ».C’est aussi pour cette raison que Laura, 25 ans, a arrêté l’alcool. Après avoir commencé à boire à l’adolescence, sa consommation devient plus importante pendant ses études. « C’était toutes les semaines et je buvais des grosses quantités. » Mais Laura se rend compte que sa consommation est « excessive » et « nuit à (son) épanouissement ». « Ça me fatiguait énormément. » Elle ralentit « progressivement » sa consommation quand le Covid-19 touche toute la planète. « Plus de fête, plus de rassemblements », Laura en profite pour arrêter l’alcool.
« Pourquoi vivre comme ça ? »
Le confinement est également la période qui a poussé Leah, une Irlandaise de 27 ans, à stopper l’alcool. « Je pense que je buvais de manière normale, je pouvais ne pas boire pendant plusieurs semaines mais quand je commençais, ce n’était pas deux verres, j’allais jusqu’à être drunk (saoul). »
Elle se souvient des effets désagréables de l’alcool, notamment lors des gueules de bois. « Je n’avais pas seulement la nausée et mal à la tête mais je me sentais aussi déprimée, angoissée. Je me suis alors demandé : « Pourquoi vivre comme ça ? »»
Alexis, 29 ans, lui, n’a pas eu le choix. Fin 2019, alors qu’il boit depuis plusieurs années, « pas des quantités monstrueuses mais de temps en temps, je rentrais un peu torché chez moi », il est victime d’une sorte d’allergie à l’alcool qui peut aller jusqu’à provoquer « des grosses crises d’asthmes ». « À la fin, il n’y avait plus que le whisky et le Ricard® que je pouvais boire mais finalement, j’ai tout arrêté », poursuit-il.
Avec cet arrêt « un peu contraint et forcé », Alexis se rend compte qu’il peut « très bien s’en passer » mais découvre à quel point le fait de ne pas boire est perçu de manière étrange par la société. « On m’a fait des remarques comme : « Ah tu bois un Perrier® ? Tu ne bois pas d’alcool ? », sous-entendu « Tu n’es pas comme nous ». Le plus lassant, c’est de devoir se justifier. »
« On pense que tu es enceinte »
Antoine a aussi été confronté à ces remarques. « Je me suis retrouvé face à des gens qui me disaient mais pourquoi tu ne bois pas. Et moi je leur retournais la question et je me rendais compte qu’ils ne savaient même pas pourquoi ils buvaient. » Mais dans l’ensemble, il trouve que son choix a été plutôt bien accueilli par son entourage. « Cela a surtout soulevé de la curiosité. »
« Les gens ont été plutôt intéressés », constate aussi Lauren. « Même si certains ont été un peu surpris et quand tu es une femme de mon âge, on pense que tu es enceinte », poursuit-elle.
Leah constate une différence de génération : « Les jeunes de mon âge, ça ne les dérange pas mais j’ai eu quelques personnes plus âgées qui ne comprenaient pas, elles me disaient « Go on (allez), juste un verre »».
Pour Laura, cela a été plus compliqué. Au départ, lors de rendez-vous sur des applications de rencontre, elle buvait tout de même un verre « pour ne pas paraître pour la fille aigrie ». Elle explique aussi qu’autour d’elle « les gens ont eu du mal à l’accepter. Je suis passé rapidement de la fille fêtarde à celle qui ne buvait plus. Plein de gens n’ont pas compris et j’ai eu des relations sociales qui se sont arrêtées. »
D’ailleurs, Laura a fait évoluer son mode de vie. « Les soirées en appartement suivi d’une sortie en boîte de nuit, je n’en fais plus, je m’ennuie. D’une manière générale, je ne fais plus de soirée centrée autour de l’alcool et j’ai développé de nouveaux cercles sociaux. »
« Ce n’est pas comme avant »
Pour Leah aussi, la perception des soirées a évolué. « Au début, je pensais que cela pourrait être la même chose. Mais pour être honnête, retourner dans les bars ou en boîte, ce n’est pas comme avant. » Elle explique aussi avoir moins de patience pour les gens qui s’alcoolisent au fur et à mesure de la soirée. « Ils répètent tout le temps la même chose, peuvent se mettre à pleurer ou à vomir. »
« Quand on est sobre, on n’est pas vraiment sur la même planète. La plupart du temps, ça fait finir les soirées plus tôt, c’est un peu excluant », constate aussi Alexis. Pour compenser, il reconnaît fumer du cannabis.
Stratégie différente pour Lauren. « Je continue de faire la même chose, je vais au bar. Franchement, rien n’a changé, j’ai même l’impression d’avoir encore plus d’énergie pour sociabiliser. » Antoine a également choisi de continuer d’aller boire des verres en terrasse et de faire des soirées avec ses amis. « Je passe de très bons moments et je peux même rester plus tard que quand je buvais. »
Décembre 2021, Antoine a 24 ans. Il vit à Paris et comme chaque soir où presque il retrouve ses amis sur une terrasse pour boire « une pinte ou deux ». Ce professeur de piano consomme de l’alcool depuis l’adolescence. D’abord pendant les repas de famille, puis lors de week-ends de fêtes où il se « retourne la tête ». « Je buvais parfois beaucoup, beaucoup, comme le font plein de jeunes. » Mais ce soir-là, Antoine est fatigué. « Je ne profitais pas autant que je l’aurais voulu. J’ai donc décidé d’arrêter l’alcool. Net. »
Les jeunes boivent-ils moins ? Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, l’expérimentation de l’alcool a perdu 15 points (80 %) chez les jeunes âgés de 17 ans depuis le début du siècle.
Et parmi ceux qui ont déjà commencé l’alcool, plusieurs figures ont, ces derniers mois, décidé d’annoncer publiquement leur retour à la sobriété. C’est notamment le cas la présentatrice de Mouv’et militante féministe Anna Toumazoff, 27 ans, ou de l’illustratrice de BD Salomé Lahoche, 25 ans.
Les nombreuses réactions que ces messages ont provoquées laissent penser qu’ils s’inscrivent dans un mouvement plus large. Nous avons donc interrogé quelques jeunes adultes qui ont choisi d’arrêter l’alcool pour qu’ils nous parlent de leur expérience.
Anxiété et déprime
Lauren a 31 ans, elle est anglaise, vit à Paris depuis neuf ans et travaille dans l’évènementiel. En septembre dernier au travail, un collègue lui fait part de son envie d’arrêter de boire jusqu’à Noël. Un déclic pour Lauren qui décide d’en faire de même. « Je ne dirais pas que je buvais beaucoup mais pendant la semaine, je faisais des afterwork avec des collègues. C’était souvent un Spritz et deux bières. »
Sauf que cette consommation commençait à lui peser. « C’est peut-être en raison de l’âge mais le lendemain, au travail, j’avais l’impression de ne pas être au niveau. » Elle explique ressentir de « l’anxiété », voire « un peu de déprime le week-end ».
C’est aussi pour cette raison que Laura, 25 ans, a arrêté l’alcool. Après avoir commencé à boire à l’adolescence, sa consommation devient plus importante pendant ses études. « C’était toutes les semaines et je buvais des grosses quantités. » Mais Laura se rend compte que sa consommation est « excessive » et « nuit à (son) épanouissement ». « Ça me fatiguait énormément. » Elle ralentit « progressivement » sa consommation quand le Covid-19 touche toute la planète. « Plus de fête, plus de rassemblements », Laura en profite pour arrêter l’alcool.
« Pourquoi vivre comme ça ? »
Le confinement est également la période qui a poussé Leah, une Irlandaise de 27 ans, à stopper l’alcool. « Je pense que je buvais de manière normale, je pouvais ne pas boire pendant plusieurs semaines mais quand je commençais, ce n’était pas deux verres, j’allais jusqu’à être drunk (saoul). »
Êtes-vous pour ou contre l’abandon des traditionnels sapins naturels pour Noël ?
Elle se souvient des effets désagréables de l’alcool, notamment lors des gueules de bois. « Je n’avais pas seulement la nausée et mal à la tête mais je me sentais aussi déprimée, angoissée. Je me suis alors demandé : « Pourquoi vivre comme ça ? »»
Alexis, 29 ans, lui, n’a pas eu le choix. Fin 2019, alors qu’il boit depuis plusieurs années, « pas des quantités monstrueuses mais de temps en temps, je rentrais un peu torché chez moi », il est victime d’une sorte d’allergie à l’alcool qui peut aller jusqu’à provoquer « des grosses crises d’asthmes ». « À la fin, il n’y avait plus que le whisky et le Ricard® que je pouvais boire mais finalement, j’ai tout arrêté », poursuit-il.
Avec cet arrêt « un peu contraint et forcé », Alexis se rend compte qu’il peut « très bien s’en passer » mais découvre à quel point le fait de ne pas boire est perçu de manière étrange par la société. « On m’a fait des remarques comme : « Ah tu bois un Perrier® ? Tu ne bois pas d’alcool ? », sous-entendu « Tu n’es pas comme nous ». Le plus lassant, c’est de devoir se justifier. »
« On pense que tu es enceinte »
Antoine a aussi été confronté à ces remarques. « Je me suis retrouvé face à des gens qui me disaient mais pourquoi tu ne bois pas. Et moi je leur retournais la question et je me rendais compte qu’ils ne savaient même pas pourquoi ils buvaient. » Mais dans l’ensemble, il trouve que son choix a été plutôt bien accueilli par son entourage. « Cela a surtout soulevé de la curiosité. »
« Les gens ont été plutôt intéressés », constate aussi Lauren. « Même si certains ont été un peu surpris et quand tu es une femme de mon âge, on pense que tu es enceinte », poursuit-elle.
Leah constate une différence de génération : « Les jeunes de mon âge, ça ne les dérange pas mais j’ai eu quelques personnes plus âgées qui ne comprenaient pas, elles me disaient « Go on (allez), juste un verre »».
Pour Laura, cela a été plus compliqué. Au départ, lors de rendez-vous sur des applications de rencontre, elle buvait tout de même un verre « pour ne pas paraître pour la fille aigrie ». Elle explique aussi qu’autour d’elle « les gens ont eu du mal à l’accepter. Je suis passé rapidement de la fille fêtarde à celle qui ne buvait plus. Plein de gens n’ont pas compris et j’ai eu des relations sociales qui se sont arrêtées. »
D’ailleurs, Laura a fait évoluer son mode de vie. « Les soirées en appartement suivi d’une sortie en boîte de nuit, je n’en fais plus, je m’ennuie. D’une manière générale, je ne fais plus de soirée centrée autour de l’alcool et j’ai développé de nouveaux cercles sociaux. »
« Ce n’est pas comme avant »
Pour Leah aussi, la perception des soirées a évolué. « Au début, je pensais que cela pourrait être la même chose. Mais pour être honnête, retourner dans les bars ou en boîte, ce n’est pas comme avant. » Elle explique aussi avoir moins de patience pour les gens qui s’alcoolisent au fur et à mesure de la soirée. « Ils répètent tout le temps la même chose, peuvent se mettre à pleurer ou à vomir. »
« Quand on est sobre, on n’est pas vraiment sur la même planète. La plupart du temps, ça fait finir les soirées plus tôt, c’est un peu excluant », constate aussi Alexis. Pour compenser, il reconnaît fumer du cannabis.
Stratégie différente pour Lauren. « Je continue de faire la même chose, je vais au bar. Franchement, rien n’a changé, j’ai même l’impression d’avoir encore plus d’énergie pour sociabiliser. » Antoine a également choisi de continuer d’aller boire des verres en terrasse et de faire des soirées avec ses amis. « Je passe de très bons moments et je peux même rester plus tard que quand je buvais. »
Perrier ou bière sans alcool ?
D’ailleurs, que boire au bar lorsqu’on ne consomme plus d’alcool ? Laura et Alexis plébiscitent le Perrier®. « Même si parfois tu te fais un peu avoir parce qu’on te le facture au prix du Ricard® », peste Alexis. De son côté Antoine préfère les boissons chaudes mais regrette que certains bars arrêtent d’en servir, passée une certaine heure. Enfin, Lauren et Leah sont adeptes des bières sans alcool. « Comme ça mentalement, à la fin de ma journée, j’ai ma bière fraîche », explique Lauren. « Une Guinness® sans alcool a le même aspect, au moins avec ça, personne ne me pose de question », ajoute Leah.
Mais tous le disent, la vraie différence, « c’est le lendemain ». « J e me rappelle des soirées et je n’ai pas une énorme migraine », explique Antoine. Leah constate aussi ne plus être déprimée le week-end. « Je n’ai plus honte ou tout simplement de regrets sur ce que j’ai pu faire la veille. »
« Du temps pour moi »
« J’ai l’impression d’avoir retrouvé du temps pour moi », ajoute Lauren. « Avant si je sortais le vendredi soir après une longue semaine, je pouvais dormir jusqu’à 15 h le samedi. Maintenant, je me lève plus tôt et j’ai plus d’énergie pour faire des choses qui m’intéressent », poursuit celle qui dit avoir commencé des cours de céramique.
Leah s’est mise à apprendre des langues. « Je lis aussi beaucoup et je connecte avec les gens qui sont aussi sobres ou qui boivent peu. On peut découvrir d’autres façons de sociabiliser. » De son côté, Laura se réjouit d’avoir « retrouvé des relations plus saines ».
Tous ont également ressenti des effets positifs sur leur santé. « Je ressens une énergie de malade », affirme Laura. Antoine constate « moins de coups de fatigue » et Alexis dit avoir ressenti une amélioration sur son sommeil. Il a aussi perdu 7 kg. Laura, elle en a perdu 15. « J’ai fondu en très peu de temps », assure-t-elle. « D’une manière générale, je me sens beaucoup mieux mentalement et physiquement », résume Lauren.
« Le vin avec le fromage me manque »
S’ils tirent un bilan très positif de leur sobriété, les cinq personnes que nous avons interrogées notent tout de même quelques points négatifs. « Oui, il y a des choses qui me manquent, notamment sortir en boîte, maintenant je ne le fais que très rarement », reconnaît Leah. Pour Laura, « c’est le lâcher prise d’une bonne fête, passer une super soirée, rigoler et faire des trucs un peu hors du commun ».
« L’aspect ivresse ne me manque pas du tout, estime à l’inverse Antoine. Mais le goût me manque, le plaisir de boire un verre de vin à table. » Même sentiment pour Alexis. « Juste avant d’arrêter, je commençais à vraiment découvrir l’accord met-vin, je faisais aussi des dégustations de whisky, je commençais à kiffer. Mais vraiment le verre de vin avec le fromage, c’est ce qui me manque le plus, c’est la France qu’on aime. »
Voient-ils l’arrêt de l’alcool comme quelque chose de définitif ? Laura est ferme : « Pour moi c’est totalement terminé, il y a beaucoup plus d’inconvénients que de bénéfices. » De son côté, Antoine dit s’autoriser un verre dans des situations exceptionnelles. « Je bois une ou deux fois par an mais j’ai un peu développé une appréhension face à l’ivresse. Il y a six mois, j’étais au restaurant avec ma copine, j’ai pris un verre et je ne l’ai pas fini. » Leah ne s’autorise pas ce genre d’entorses. « Tout le monde est différent mais moi si je bois un verre, c’est la fin de la sobriété. »
« Les gens oublient que l’alcool est un poison »
Lauren, elle, pense arrêter « un ou deux ans » puis reprendre seulement « de temps en temps ». « J’aimerais penser que je peux prendre un ou deux gintonic le week-end sans reprendre mes habitudes d’avant ». Quoi qu’il en soit, elle se réjouit d’avoir pris cette décision et constate que plusieurs personnes autour d’elle se posent des questions : « Je pense que les comportements évoluent. »
« Quand je vais en soirée, je suis toujours hyperminoritaire à ne pas boire, mais je ne suis plus forcément le seul », constate aussi Antoine. « Mais c’est toujours tellement banalisé : les gens oublient que l’alcool est un poison. »