Une mutation génétique rendrait l’arrêt de la cigarette plus difficile
Des chercheurs français ont mis au jour l’existence d’un lien entre la mutation d’un gène particulier, présente chez 35 % des Européens, et un risque accru de reprise de la cigarette après l’arrêt du tabac. Le phénomène génétique aurait un impact sur les zones du cerveau impliquées dans les processus de sevrage et de rechute. Les travaux des scientifiques laissent entrevoir la possibilité d’un médicament.
Une mutation génétique pourrait expliquer les difficultés de certaines personnes à arrêter complètement la cigarette. Les sujets ayant arrêté de fumer et dont un gène a subi une modification seraient davantage susceptibles que les autres de reprendre la cigarette, selon une étude publiée jeudi 4 octobre dans la revue Current Biology.
En cause, « une mutation présente dans le gène CHRNA5 codant pour la sous-unité a5 des récepteurs nicotiniques », indiquent les chercheurs de l’Inserm et du CNRS dans leurs travaux. Pour arriver à leurs conclusions, ils ont introduit chez des rats de laboratoire cette altération génétique, dont 35 % des Européens et 50 % des habitants du Moyen-Orient sont porteurs.
Un médicament anti-rechute ?
Les animaux concernés ont présenté une consommation de nicotine plus importante que les autres, mais aussi un taux supérieur de rechute après sevrage. La mutation génétique inhiberait en fait l’activité d’une région du cerveau impliquée dans le processus de l’arrêt du tabac. Elle participerait aussi à « l’activation d’autres structures cérébrales impliquées dans la rechute », analyse Benoît Forget, auteur principal de l’étude, pour 20 Minutes.
Cette découverte laisse entrevoir la possibilité d’un traitement pour « aider le cerveau à mieux gérer l’envie de fumer après le sevrage tabagique », poursuit le chercheur. Cela permettrait aussi de réduire la consommation de nicotine chez les personnes porteuses de la mutation génétique comme les autres, mais surtout « de prévenir la rechute après un sevrage tabagique ».